Intervention des élu.e.s du groupe TCES - débat d'orientation budgétaire

Publié le par Tarbes Citoyenne

Au cours du conseil municipal du 14 décembre 2020, notre intervention sur le débat d'orientation budgétaire. Le compte-rendu et les vidéos de ce CM prochainement.

 

Intervention groupe TCES – Débat d’Orientation Budgétaire

Conseil municipal du 14 décembre 2020

Le débat autour des questions budgétaires revêt, cette année, un caractère inédit  puisqu’il se tient au milieu d’une crise sanitaire particulièrement longue et  exceptionnelle. Cette crise sanitaire aura des conséquences sur les finances et l’économie du pays, mais aussi de nos territoires.

Nous aurons aussi à faire face à des conséquences économiques et sociales catastrophiques dont on ne mesure pas encore l’impact réel.

Un million de nos concitoyens sont passés sous le seuil de pauvreté portant au chiffre hallucinant de 10 millions le nombre de personnes pauvres dans notre pays.

Notre département est impacté. D’ailleurs, les chiffres publiés par l’INSEE font état d’une forte baisse de l’emploi dans les Hautes-Pyrénées, situant notre département parmi les plus impactés. Le Conseil Départemental a été contraint, dans l’urgence, d’octroyer 1 million d’euros supplémentaire pour le RSA.

Les collectivités locales ont besoin de plus de moyens et le plan de relance national et européen devrait nous aider.

Or, nous avons la conviction, paradoxalement que c’est dans cette période inédite que le gouvernement fait de moins en moins confiance aux collectivités et ne permet pas un desserrement salutaire de l’étau budgétaire.

Ce n’est pas nouveau et voilà déjà quelques années que ce phénomène se produit.

L’enveloppe de la DGF est gelée. La taxe d’habitation, ressource importante pour les collectivités, est supprimée petit à petit et nous avons des craintes quant à la compensation promise par l’Etat.

Les différentes baisses promises au niveau des contributions des entreprises fait planer des inquiétudes supplémentaires sur les finances des collectivités.

Ces questions budgétaires s’accompagnent de questions sur la légitimité et la souveraineté des collectivités locales. Lorsqu’on remplace méthodiquement l’impôt par la dotation et lorsqu’on prévoit, dans un projet de loi, que le Préfet puisse intervenir, dans une sorte de mise sous tutelle, auprès des collectivités récalcitrantes, nos institutions sont directement menacées.

Malgré toutes ces contraintes nationales, nous constatons que les municipalités gardent dans leurs orientations budgétaires une marge de manœuvre importante qui doit leur permettre de faire face à la crise et de soutenir ses concitoyens.

Car il nous semble que l’objectif principal se situe bien ici : nous devrions agir comme un véritable bouclier social pour atténuer les effets de la crise et des politiques libérales du gouvernement actuel pour protéger nos concitoyens.

Nous n’entrerons pas ici dans les détails des orientations budgétaires, mais les grandes lignes suffisent à nous montrer que ce ne sera pas le cas. Nous aurions souhaité un véritable budget de rupture qui prend en compte l’ampleur de la crise sociale.

Le budget du CCAS doit être augmenté significativement pour aller vers les plus démuni.e.s et leur apporter toutes les aides possibles et nécessaires. Une réponse concertée, efficiente doit être construite avec les citoyens et les associations qui œuvrent tous les jours dans ce domaine, auxquelles il est nécessaire d'apporter un soutien conséquent. Des pans de gratuité doivent apparaître pour soutenir les familles dans leur quotidien : au niveau de l’école, de la culture, des transports, de l’alimentation,… Les services publics doivent être développés et soutenus et en premier lieu le service public municipal pour lequel nous devrions lutter contre la précarité, alors que celle-ci ne cesse d’augmenter. Nous devrions, dans le même état d’esprit embaucher dans les secteurs techniques pour ne plus externaliser un certain nombre de missions qui au final s’avèrent plus coûteuses et moins efficaces.

Nous aurons l’occasion de détailler et de porter ces mesures, et bien d’autres, lors du vote effectif du budget.

Enfin, douze associations de jeunes (l'UNEF, la FAGE ...)  interpellent les maires de France à l’occasion des cinq ans de l’accord de Paris, conclu le 12 décembre 2015. Dans une tribune publiée le vendredi 11 décembre par franceinfo, elles les appellent notamment à créer des conseils de jeunes dans toutes les communes avec une approche inclusive, et à faire plus de place aux associations et collectifs de jeunes dans leurs mairies.

Tout comme il y a cinq ans, les jeunes affirment que les gouvernements, les lois, les entreprises ne vont pas assez loin dans la préservation de notre futur.  Aujourd’hui, la jeunesse se tourne vers le local, vers la proximité, vers les municipalités, vers nous ... allons nous rester immobiles ? Là aussi, il nous semble que  notre municipalité manque cruellement d’ambition sur cette question.

Intervention des élu.e.s du groupe TCES - débat d'orientation budgétaire

Publié dans Conseils municipaux

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