Compte-rendu du conseil municipal du 20 décembre 2021

Publié le par Tarbes Citoyenne

- Délibération 3 et 4 : Présentation du bilan Action Cœur de Ville et présentation du bilan OPAH – RU

Ces deux délibérations ont été distribuées « sur table », c'est-à-dire en début de conseil municipal. Nous n’avons pas pu préparer collectivement ces deux dossiers ni les interventions que nous aurions pu faire. C’est dommage car cela impliquait des domaines sur lesquels nous avons l’habitude d’intervenir : logement, mobilités, commerce, centre-ville.

- Délibération 16 : Budget principal – Budget primitif 2022 : vote Contre – Intervention Hervé Charles

Nous voterons contre ce budget primitif. Ce n’est pas un vote idéologique ou d’opposition systématique, nous pensons que nous avons su démontrer depuis le début de notre mandat que nous avons une attitude responsable et constructive dans notre opposition à votre politique.

Nous voterons contre car nous estimons que dans la période de crises multiples actuelles, sanitaire, sociale, économique ou écologique, nous ne pouvons plus nous contenter de reproduire, quasiment à l’identique, les budgets précédents et que cette période nécessite que des priorités nouvelles apparaissent. Ce n’est pas le cas.

Au risque de nous entendre dire que nous répétons toujours les mêmes choses, nous choisirons quelques points précis pour illustrer notre propos, en prenant appui sur notre déclaration lors du dernier débat d’orientation budgétaire.

- tout d’abord, les écoles tarbaises qui sont, encore une fois, les grandes absentes, de ce budget.  Nous aurions aimé en débattre lors de la commission éducation, or cette dernière prévue le 10 décembre a été annulée faute de sujets à discuter. C’est regrettable, d’autant plus que l’adjoint à l’Éducation s’était engagé à nous présenter la politique éducative de la ville.

Vous pourrez nous répondre que votre volonté à soutenir les écoles tarbaises peut se voir dans l’importante subvention à la caisse des écoles. Sauf que ce budget concerne essentiellement le péri scolaire et l’extra scolaire. Il ne concerne nullement le fonctionnement propre des écoles. Pour ce fonctionnement, la municipalité octroie une allocation par élève et par an, qui peut être complétée par des budgets concernant des projets particuliers. C’est le cas cette année avec le plan informatique pour les écoles. Lors du précédent débat d’orientation budgétaire, la majorité municipale s’était gargarisée de l’existence d’un tel budget qui montrait bien que l’on répondait aux besoins de nos écoles. Nous actons de cet effort que nous allons toutefois nuancer.

Les premiers projets demandant un équipement informatique de qualité pour nos écoles (un ordinateur par classe, avec un vidéo projecteur et une connexion internet) datent d’une dizaine d’années (2011 pour mon école par exemple). Devant l’absence de réponse, certaines écoles ont rédigé un nouveau projet (2016 pour mon école). Cela a permis d’obtenir la connexion dans chaque classe dans de nombreuses écoles, mais pas de matériel à l’horizon. Mis à part des tablettes qui ont été allouées dans certaines écoles (18 tablettes pour 210 élèves dans mon école par exemple). Dès lors, dans les écoles on bricole : on utilise les vieux ordinateurs que nous possédons encore, qui ont plus de 10 ans d’âge, on s’équipe sur le budget de fonctionnement (en lieu et place d’autres matériels comme les manuels scolaires par exemple) et certains enseignants utilisent leurs ordinateurs personnels. La situation est donc catastrophique et nous sommes ravis, qu’après dix ans de bataille, il semble que les écoles soient entendues sur cette question de l’équipement informatique.  Cela aurait dû être fait bien avant, surtout lorsque nous comparons les budgets alloués à l’informatique et au logiciel au sein de la mairie : entre 500 et 600 000 euros par an jusqu’en 2025 (soit un peu plus de 2 millions d’euros), alors que pour les écoles cela ne représente que près de 200 000 euros, répartis sur deux exercices budgétaires. Comme marque de priorité, nous aurions pu trouver mieux.

Autre question : celle du budget de fonctionnement. Vous avez été destinataire, comme l’ensemble des conseillers municipaux, d’une lettre ouverte conjointe du SNUipp, syndicat majoritaire des enseignants du premier degré et de la FCPE, association des parents d’élèves. Le budget alloué de 20 euros par enfant et par an est non seulement très faible, en comparaison avec d’autres communes, mais de plus il n’a pas augmenté depuis de nombreuses années. Il s’avère insuffisant. Les budgets pédagogiques  des écoles hors Tarbes permettent aux municipalités d'offrir la quasi totalité des fournitures scolaires sauf cartable et trousse. La plupart des écoles tarbaises demandent aux familles l'achat ou le paiement de l’ensemble des fournitures scolaires. Les familles tarbaises ne sont pourtant pas les plus riches du département ! Nous le savons bien dans notre assemblée.
De façon illégale et toujours en bricolant, les coopératives scolaires financées elles aussi essentiellement par les familles sur Tarbes compensent les crédits insuffisants de la municipalité.

C’est pour nous un signe négatif envoyé, une nouvelle fois, à l’ensemble de la communauté éducative et nous souhaitons vivement voir les choses évoluer de façon positive dans ce domaine.

- la question du logement n’occupe pas non plus, à notre avis, la place qui devrait lui revenir dans le budget municipal. Nous n’avons pas de politique municipale adéquate. Là encore, et nous l’avions déjà exprimé lors du débat d’orientation budgétaire, quelques rénovations, quelques plans type Action Cœur de Ville et quelques coups de communication ne sont pas à la hauteur de la problématique. Une enquête récente est venue confirmer notre propos puisque nous avons appris que notre ville fait partie des plus mauvaises élèves en matière de vacance des logements. En effet, la ville de Tarbes cumule 5 630 logements vacants pour un parc de 24 536. Soit un taux de vacance de 22,9 % ! Pire, les logements vacants depuis au moins deux ans sont trois fois plus nombreux qu’au niveau national (10,7 %). Dans nos écoles ou à proximité, des bâtiments municipaux sont inutilisés ou à l’abandon alors que des personnes vivent dans la rue, des Tarbais·es sont mal logé·es, des situations d’urgence trouvent difficilement des solutions, certains vivent dans l’insalubrité. Nous ne devons plus tolérer cet état de fait et nous attendons, là aussi, des actions fortes de la part de la municipalité.

- les mobilités, les façons de se déplacer dans notre ville sont aussi largement absentes de nos priorités budgétaires alors même que l’urgence climatique nécessite de prendre ce problème à bras le corps et nous ne pouvons plus nous passer d’une réflexion globale concernant l’ensemble des déplacements urbains. Quelle place pour le piéton, le cycliste, la voiture, les transports en commun ? Quelles articulations entre ces différents modes de déplacement ? Quel développement et quels tarifs pour nos transports en commun ? En même temps, nous ne pourrons éviter le débat autour de la place de la voiture au centre ville et de l’extension de zones piétonnières ou ouvertes aux mobilités douces. Encore une fois, nous saupoudrons, avec quelques bonnes idées, comme la mise en place de voies cyclables, mais qui demeurent inefficaces sans réflexion d’ensemble. Décidément quelques coups de peinture et une communication bien huilée ne feront jamais une politique globale des déplacements urbains.

- la santé : nous pensons aussi que même si elles ne font pas partie de nos compétences, les questions de santé devraient être débattues au sein de notre assemblée. C’est une préoccupation principale de nos concitoyens et une lettre ouverte aux décideurs écrite par un syndicat hospitalier nous alertant sur la situation dramatique des hôpitaux dans le département doit nous préoccuper. La structure même de la santé publique dans notre ville et notre agglomération risque d’être largement modifiée ces prochaines années avec notamment le départ de nombreux médecins à la retraite, la construction de l’hôpital unique à Lanne et la fermeture de l’hôpital de Tarbes qui en découlera,  avec des conséquences, que nous craignons néfastes, pour notre territoire

En conclusion, si nous reconnaissons que le budget 2022 est bien fait techniquement parlant nous considérons qu’il ne présente pas de réponses adaptées aux urgences sociale, économique ou écologique qui frappent nos concitoyens. C’est la raison pour laquelle nous voterons contre cette délibération.

- Délibération 18 : Subventions aux divers groupements au titre de 2022 : vote Pour – Intervention Rébecca Caley

Nous nous étions déjà interrogés, l’année dernière, sur l’importante disparité entre la subvention attribuée aux restos du cœur et celle octroyée aux Secours Catholique et Populaire. Pourquoi ? Ils concourent chacun à la lutte contre la précarité. Aujourd’hui 10 % de la population française recourt à l’aide alimentaire, et pour nombre de ménages, c’est le principal mode d’approvisionnement. Dans son rapport sur l’état de la pauvreté en France de 2021, le Secours Catholique rappelle que la précarité alimentaire est liée à une unique constante : l’insuffisance et l’instabilité des ressources. Pour lutter contre cela, il s’agira le moment venu de choisir celle ou celui qui portera des politiques publiques. Nous demandons à ce que les 3 associations bénéficient de la même subvention : 8000 €.

Réponse unique et lapidaire de M. le Maire : NON.

- Délibération 23 : Budget annexe du Centre de Santé – vote Pour – Intervention Rébecca Caley

Pour répondre vraiment aux besoins de la population et aux objectifs de santé publique qu’un centre de santé municipal doit contribuer à servir (notamment en terme de prévention et d’accompagnement à l’accès aux droits et aux soins) il est nécessaire d’avoir notamment des ressources  humaines suffisantes, ce qui ne semble pas être le cas. Nous connaissons la dégradation inexorable de la démographie médicale et l’impuissance des politiques publiques à y faire face, creusant les inégalités territoriales de santé. Chaque collectivité y va alors de sa solution, mettant les structures en concurrence … (ici la région avec son Appel à Manifestation d’Intérêt, là les communes de la périphérie, le département  …) ne serait il pas temps de réfléchir ensemble ?

- Délibération 29 : Renouvellement des conventions de coordination Police Municipale / Police Nationale – vote Abstention – Intervention Laurent Rougé

Nous allons nous abstenir sur cette délibération.

Nous ne souhaitons évidemment en aucun cas remettre en cause le travail des policières et des policiers municipaux, pas plus que d’aucun agent municipal.

Cependant, nous ne pouvons que constater que l’augmentation des moyens de police municipale, à Tarbes comme ailleurs, a été rendue nécessaire par la saignée infligée à la police nationale, en particulier par votre président, le multirécidiviste Nicolas Sarkozy - ceci expliquant peut-être cela. Il est question de 13 000 postes supprimés dans la police et la gendarmerie, jamais récupérés depuis, ou si peu.

Ce sont donc les villes qui sont contraintes de compenser ces baisses, ainsi que l’épuisement des fonctionnaires de polices. Elles y sont même encore plus incitées par une sorte de chantage institutionnalisé qui soumet l’octroi de renforts de police nationale à des créations de postes de police municipale. Cette contractualisation se fait, une fois de plus, aux dépens du service public d’État et sur le dos des collectivités locales.

Le résultat est évident, comme dans bien d’autres domaines : les inégalités entre territoires sont encore creusées, aux dépens des villes les moins riches. D’autres dérives, comme la délirante et pharaonique politique sécuritaire de Nice, ou les violences couvertes par le nauséabond maire de Béziers, avec un premier mort en 2020. Où s’arrêtera-t-on ?

Nous vous laissons donc signer cette convention, puisqu’elle est obligatoire pour le bon fonctionnement des services. Nous souhaitons néanmoins affirmer que, pour nous, l’amélioration de la sécurité de nos concitoyennes et de nos concitoyens dépend avant tout d’une augmentation significative des effectifs de police nationale, ainsi que d’une réforme de fond de la doctrine dite du « maintien de l’ordre ».

Les élu·es du groupe TCÉS : Rébecca Caley – Hervé Charles – Cathy Laüt – Laurent Rougé

 

Publié dans Conseils municipaux

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